VOUS NE LE SAVIEZ PEUT-ÊTRE PAS ?
Au revoir là-haut est l'adaptation du roman homonyme de Pierre Lemaitre, récompensé par le Prix Goncourt en 2013.
Albert Dupontel explique la genèse du projet Au revoir là-haut :
"En plus de mon énorme plaisir de lecteur, je trouvais le livre extrêmement inspirant. J’y ai vu un pamphlet élégamment déguisé contre l’époque actuelle. Tous les personnages me paraissaient d’une modernité confondante. Une petite minorité, cupide et avide, domine le monde, les multinationales actuelles sont remplies de Pradelle et de Marcel Péricourt, sans foi ni loi, qui font souffrir les innombrables Maillard qui eux aussi persévèrent à survivre à travers les siècles. Le récit contenait également une histoire universelle, dans le rapport d’un père plein de remords, à un fils délaissé et incompris. Et enfin, l’intrigue de l’arnaque aux monuments aux morts créait un fil rouge donnant rythme et suspens au récit.
Tous ces éléments ont fait que pour la première fois pourmoi une adaptation me paraissait faisable et judicieuse. De surcroit le livre de Pierre Lemaitre est un véritable mode d’emploi pour un scénario tant son écriture est visuelle et ses personnages parfaitement définis psychologiquement, le tout dans une narration aux rebondissements continus."
Albert Dupontel a révélé que la version du scénario qui a été utilisée pour le tournage a été la 13ème ! La version 0 a été écrite en 3 semaines ; le cinéaste a ensuite eu 2 rendez-vous avec l'auteur Pierre Lemaitre, notamment pour discuter du dénouement de l'histoire. Dupontel a en effet changé la fin par rapport au livre, le tout avec l'aval de l'écrivain.
Albert Dupontel a découvert le comédien Nahuel Perez Biscayart, révélé depuis dans 120 battements par minute, lors d'un casting en juillet 2015 : "Dès le premier contact, j’ai senti qu’il y avait là un Edouard Péricourt. Son regard, sa façon de bouger, sa mine impertinente et ironique, tous les indices étaient là. J’ai été bluffé par sa maturité, la constance de son travail, son absolue rigueur sur le plateau. Il a fini par condenser tout son personnage dans son regard. Je n’avais plus qu’à le filmer", confie le réalisateur.
Les masques tiennent une place importante dans Au revoir là-haut, notamment avec le personnage d'Edouard Péricourt (Nahuel Perez Biscayart), défiguré pendant la guerre :
"Avec Cécile Kretschmar, presque co-auteur du personnage d’Edouard, du fait de la suggestion et de la création des masques, souvent différents des descriptions des masques du livre. L’idée était de suivre la psychologie d’Edouard tout au long du récit et d’en trouver l’expression : tristesse, ironie, délire, abstraction… En se référant aux années évoquées dans l’histoire, on n’avait que l’embarras du choix tant la création artistique du début du XXème siècle était en pleine mutation. Du cubisme au surréalisme, la prolixité de ces artistes nous proposait un véritable coffre à jouets dans lequel Cécile est allée piocher.
Du premier masque (bleu type vénitien) qui permet à Edouard de reprendre une forme humaine au masque ironique, professeur des Beaux-Arts (qui louche langue pendante) qui évoque son dédain du dessin académique, à celui de Fantômas, véritable icône des feuilletons de l’époque, on a décliné tous les états intérieurs en leur donnant un visage humain. J’ai une faiblesse pour le visage de femme dit abstrait
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