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VOUS NE LE SAVIEZ PEUT-ÊTRE PAS ?
Avec Gilles Marchand, Dominik Moll a adapté le livre "Seules les bêtes" de Colin Niel. Plusieurs choses présentes dans l'ouvrage ont poussé les scénaristes à se lancer dans l'aventure, comme par exemple cette exploration de deux mondes bien différents et souvent délaissés par la fiction : "La campagne française, en l’occurrence les Causses où les éleveurs sont parfois si isolés qu’ils ont du mal à fonder une famille, et à cinq mille kilomètres de là, une métropole africaine de près de cinq millions d’habitants, Abidjan, où certains jeunes rêvent de faire fortune en devenant « brouteurs », c’est à dire cyber-arnaqueurs. Colin Niel rend ses personnages si vibrants et attachants que j’avais envie de les voir en chair et en os."
Pour les scènes se déroulant à Abidjan, Dominik Moll et son équipe ont tourné dans les quartiers de Yopougon et Treichville. Le cinéaste se rappelle : "Outre l’aide précieuse de Faissol Gnonlonfin et Joël Akafou, nous avons pu nous appuyer sur une production locale (Boucan Productions), ce qui nous a grandement facilité la tâche. L’équipe était mixte, européenne et africaine, ce qui a également permis de se faire accepter par les habitants. Par moment nous étions dans une configuration presque documentaire, notamment dans les scènes de rue où nous avons pu profiter de la figuration naturelle, ce qui amène toujours de la vie et du réel et renforce et nourrit d’autant plus la fiction."
Une autre raison qui a poussé Dominik Moll à réaliser Seules les bêtes réside dans la structure spécifique du roman, où chaque chapitre correspond au point de vue d'un personnage. Le réalisateur explique : "Cette structure crée du mystère et du suspens. A chaque nouveau chapitre se dévoile une couche supplémentaire du récit global, un autre point de vue, de nouveaux éléments, qui apportent un éclairage nouveaux sur ce qui a pu se passer. Cet éclairage créant lui-même de nouvelles zones d’ombre. Cette structure singulière rend aussi le spectateur particulièrement actif. Changer de point de vue peut dérouter un instant mais ça devient vite ludique et excitant."
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La Critique de SevenArt
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